Dix-neuf membres du personnel de l’hôpital de Taravao ont suivi une sensibilisation de 8 heures à la Langue des Signes Française (LSF). Chaque semaine du 7 février au 4 mars, des médecins généralistes, des infirmières, des dentistes, des assistants dentaires, des agents techniques et des agents administratifs ont appris les bases de la LSF et le vocabulaire nécessaire à l’exercice de leurs métiers, afin de pouvoir mieux communiquer avec les personnes atteintes de surdité qui fréquentent l’hôpital et son centre médico-scolaire.
Cette sensibilisation, qui a été dispensée par Brigitte Hoarau, interprète de la Fédération Te Niu o te Huma, a été réalisée à la demande même du personnel de l’hôpital. “Depuis trois ans, il y a une école primaire à Toahotu, l’école Toerefau, qui accueille des enfants sourds dans la classe ULIS TFA, trouble de la fonction auditive, explique Hélène Pujol, médecin-généraliste au centre médico-scolaire de l’hôpital de Taravao. Lorsqu’on s’est rendu dans cette école et qu’on a côtoyé ces enfants, on s’est rendu compte avec l’équipe que c’était important d’avoir les premières bases pour communiquer avec eux, mieux comprendre leurs soucis, pouvoir bien leur expliquer ce qu’on allait faire lors de ces visites pour ne pas qu’ils aient peur et pour faciliter les échanges, pour qu’ils se sentent mieux pris en charge. Donc on a demandé à la directrice de l’hôpital et ça a été accepté. Je remercie encore la directrice de l’hôpital et votre association qui nous a permis d’avoir la venue de Brigitte qui nous a fait cette sensibilisation très riche d’enseignements.”
Pour cette sensibilisation, pas de cours magistraux, mais des ateliers ludiques de mise en situation. Chacun jouant tour à tour son rôle de professionnel, ou celui d’un patient. Et ponctuellement, des personnes sourdes prenaient part aux ateliers, pour apporter un peu plus de concret aux mises en situation.
Anne, une jeune femme sourde qui effectue actuellement un stage SITH au Haut-commissariat en tant qu’assistante administrative, a bien voulu participer, le vendredi 4 mars, à la clôture de ces ateliers. Elle a été impressionnée du résultat. “C’est la première fois que j’arrive à communiquer comme ça avec des personnes du milieu hospitalier, leur a-t-elle dit en langue des signes. Je comprends ce que vous signez et vous me comprenez. Je suis tellement contente que vous fassiez cet effort et je suis fière de vous.”
La Fédération Te Niu o te Huma remercie l’hôpital de Taravao, sa directrice et son personnel, de contribuer ainsi à rendre notre Polynésie plus inclusive. Si d’autres structures souhaitent rejoindre le mouvement, qu’elles n’hésitent pas à nous contacter.
Les médias en parlent
La Dépêche de Tahiti : La langue des signes pratiquée à l’hôpital de Taravao