La Fédération Polynésienne de Sports Adaptés et Handisport (FPSAH) a fait passer un test de dessalage à tous les rameurs qui participent à la Hawaiki Nui Parava’a. Cet exercice de sécurité, obligatoire pour tous les parava’a, consiste “à basculer la pirogue en pleine action et à voir le comportement de chacun une fois dans l’eau, de manière à ne pas être surpris le jour où ça arrive, que ce soit en pleine course ou en entraînement”, explique Alain Barrère, le directeur de la FPSAH.
Pour qu’un exercice soit réussi, il faut qu’il n’y ait “plus d’eau dans la pirogue et que les gens aient le sourire”, poursuit Alain. “On le voit bien avant chaque exercice, les visages sont fermés. Beaucoup de rameurs appréhendent ce moment. Des peurs peuvent survenir et on l’a vu dans d’autres retournements où il y avait effectivement des crises de panique. Donc on est là pour rassurer les gens, les mettre en confiance et on le referra autant de fois qu’il le faut si on décerne quelque chose qui n’est pas correctement appris. Car c’est aussi un apprentissage. Comme tout support nautique, il faut savoir maîtriser le retournement et savoir se mettre en sécurité.”
L’exercice de retournement est complété par un exercice de natation sur quelques mètres. Et celui-ci a sa difficulté : le gilet de sauvetage. “Tout le monde se plaint parce qu’on sait très bien nager sans le gilet, mais avec le gilet, ça crée une manière différente de flotter, précise Alain. Après, il y a l’exercice où ils se mettent en sécurité sur le sled, si jamais il y avait un danger, pour qu’on puisse les ramener dans le bateau pour les mettre totalement à l’abri.”
De manière générale, tous les exercices de dessalage effectués cette année en prévision de la Hawaiki Nui Parava’a se sont bien passés.
Chez Turu-ma, où trois pirogues ont passé le test, il n’y a eu aucun problème, même si “on appréhendait un peu, ça c’est sûr”, sourit Heinere, leur responsable sportif. “C’est la première fois qu’on est encadré pour le dessalage. Alain nous a expliqué comment ça devait se passer, comment retourner la pirogue, s’occuper en priorité de la sécurité de nos rameurs, ensuite départager les tâches, et voilà.”
Chez Huma Mero, la plupart avaient déjà passé le test auparavant, donc celui-ci n’était qu’une formalité. Mais “la première fois, c’était difficile, concède John, l’un de leurs rameurs. Heureusement qu’on a appris, qu’on nous a donné des conseils. Quand on chavire, tout de suite il faut aller de l’autre côté, tirer le ama. Après il y en a un qui va dans la pirogue pour enlever l’eau. Et puis il faut aider les copains.”
Quant à Bernadette, de la Fraternité Chrétienne, elle est plutôt contente de son test. “Je trouve qu’on a été bien encadrés. Parce que pour des personnes comme nous, en fauteuil roulant, il faut quand même un bon encadrement. Pour tout sport, il y a toujours un risque quelque part. Mais d’autant plus dans notre cas, où c’est difficile à se maintenir hors de l’eau sans que personne ne nous aide. En tout cas c’était une belle expérience.”